Jargonnons s’il le faut, mais employons les mots justes - Parole d’expert | Le Robert pour les professionnels      

Jargonnons s’il le faut, mais employons les mots justes

Jargonnons s’il le faut, mais employons les mots justes
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Si certains mots à la mode ont trouvé une place dans le dictionnaire, nombre de néologismes n’ont, en revanche, toujours rien à y faire. Inappropriés, mal traduits ou même détournés de leur sens initial, les mots sont mis à l’épreuve par un monde du travail qui jargonne parfois à tort et de travers.

Jargonnons s’il le faut, mais employons les mots justes

On a beau être overbooké, pas besoin d’un debriefing circonstancié, ni d’un feedback en one to one pour se rendre compte que nous utilisons (presque) tous un jargon dans le cadre de nos activités professionnelles, et parfois au-delà. Sans nier l’évolution de la langue, soyons focus sur nos « axes de progression » et faisons le tri ! Utilisons les mots français lorsqu’ils existent et, puisqu’ils ont un sens précis, n’omettons pas d’en tenir compte.

Quand la limite entre la transparence et l’opacité devient floue

Sous couvert d’une pseudo-transparence linguistique, les professionnels de trop nombreux secteurs d’activité (marketing, économie, communication, médias, etc.) teintent désormais leurs prises de parole et autres communications écrites d’une opacité galopante. À l’heure de la googlisation, l’avènement des néologismes et l’usage précipité d’acronymes sont devenus monnaie courante. On attend de chacun qu’il sache décrypter Asap1 les messages codés qu’il reçoit au quotidien, avant de se heurter à l’opacité des prochains anglicismes qui lui seront adressés. D’aucuns tentent alors d’entrer dans la danse en utilisant, à leur tour, le jargon qui leur a donné du fil à retordre. Ils substituent ainsi aux mots de leur vocabulaire habituel des morceaux choisis de novlangue, afin de montrer à leurs collègues, supérieurs ou subalternes qu’ils ont assimilé les nouveaux codes de la conversation.

Une fâcheuse tendance à tordre la langue

Comme lancés sur une patinoire, les adeptes du jargon et autres glissements sémantiques ne maîtrisent pourtant pas toujours les figures imposées par les règles de la langue française. Par effet de mode ou à cause d’une traduction hasardeuse, il arrive que les mots changent tout à coup de signification. Traduit approximativement et utilisé à tout va, l’adjectif anglais disruptive2 est au cœur de nombreux quiproquos. Synonyme d’« explosion » ou de « fracture » dans la tête des uns, il est associé, pour les autres, à l’univers des start-up qui ont su adapter certains outils numériques à des fins économiques. À défaut d’être véritablement disruptifs, l’idée exprimée et le concept associé deviennent alors complètement évasifs. Les deux parties ne se comprennent plus et une clarification sémantique s’impose. Au mieux, le récepteur devine l’idée de l’émetteur sans oser lui demander d’explication ni de confirmation de peur de trahir sa méconnaissance du « néoparler ».

« Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément. » Si, dans nos écrits et autres prises de parole, tel n’est pas toujours le cas, Le Petit Robert et Le Grand Robert sont là pour nous aider à ne pas faire mentir la citation de Nicolas Boileau. Ceux d’entre nous qui tiennent à s’approprier quelques mots anglais peuvent aussi se référer au Grand Robert & Collins.

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