Pour les entreprises et les collectivités, avoir une orthographe parfaite devrait être une nécessité. Problème : tous les collaborateurs ne la maîtrisent pas, surtout dans des délais qui ne cessent de raccourcir.
« Citius, altius, fortius » : que l’on apprécie ou non la devise olympique, elle est aujourd’hui celle de presque toutes les entreprises, confrontées à une concurrence mondialisée pour atteindre l’excellence et être donc irréprochable en un minimum de temps. Irréprochable, il faut notamment l’être dans sa communication, en particulier à l’écrit. Car des fautes d’orthographe, des problèmes de grammaire conduisent irrémédiablement à la même sanction : une perte de crédibilité, que l’on soit une entreprise ou une collectivité, comme nous l’évoquions ici. Les employeurs, du reste, sont particulièrement attentifs à la qualité de l’orthographe : 5 % des recruteurs écarteraient une candidature dès la première faute d’orthographe et 35 % à partir de deux ou trois fautes, selon une étude du cabinet de recrutement Robert Half1,2.
L’écrit : le moyen de communication n°1, notamment en milieu professionnel
Mais même en ayant effectué un tri efficace parmi les candidats, les entreprises comme les collectivités ne peuvent être absolument certaines qu’ils ne laisseront passer aucune faute dans leurs communications à l’externe comme à l’interne. D’autant que ces dernières sont bien plus nombreuses qu’auparavant : le temps où des secrétaires rédigeaient tous les courriers « sortants » est bel et bien révolu. Par e-mails, SMS ou sur les réseaux sociaux, beaucoup de salariés sont maintenant amenés à s’exprimer par écrit3. Qu’ils en aient conscience ou non, ils engagent donc l’image même de leur employeur à chacun de leurs écrits4. « C’est une idée parfois difficile à faire comprendre », soupire le dirigeant d’une petite entreprise paysagiste. « Même si l’écrit n’est pas au cœur de notre métier, mes collaborateurs sont souvent amenés à échanger avec des clients, principalement par SMS ou e-mails. Et lorsque l’orthographe n’est pas bonne, cela entame régulièrement la confiance. C’est dommage, car cela ne remet pas en cause la qualité intrinsèque de leur travail, mais c’est ainsi. » Dans un tout autre domaine, le constat est le même chez ce spécialiste du recrutement d’ingénieurs : « Il est fréquent que des entreprises nous refusent des candidats faute d’une maîtrise de la langue… Les publications qu’ils sont amenés à faire sont régulières, donc même quelqu’un d’excellent dans son domaine va devoir avoir un certain niveau d’orthographe. D’autant qu’ils ont de moins en moins de temps pour retravailler les publications avant leur parution. »
La relecture : chronophage et éprouvante… Mais des solutions existent pour l’accélérer et la rendre plus efficace
Le temps : voilà l’une des contraintes majeures qui peut entraver une communication irréprochable. En effet, on n’a justement pas toujours le temps de relire à plusieurs des documents réalisés, et rares sont les entreprises ou les collectivités capables d’embaucher des salariés qui seront dédiés uniquement à la correction. Leur tâche serait, de plus, titanesque, car comment intervenir sur chaque échange ? Dès lors, les employeurs doivent agir en amont pour limiter les carences individuelles. Il est ainsi possible de faire intervenir des spécialistes de l’orthographe pour tenter de former les collaborateurs. Mais cette solution offre peu de garanties, car ces derniers ont, pour certains, des lacunes trop importantes pour qu’on puisse les combler en quelques cours. Alors beaucoup d’entreprises se tournent vers des logiciels de correction et d’aide à la rédaction. Beaucoup plus complets que les correcteurs inclus dans les traitements de textes, certains d’entre eux, dont Le Robert Correcteur, détectent non seulement les fautes d’orthographe, mais aussi les problèmes de construction, de grammaire, de ponctuation, etc. Cela ne dispense pas d’une vigilance « humaine » de tous les instants, mais c’est indéniablement une aide précieuse…
– Références
1- Article du Figaro, sur la tolérance des recruteurs envers les fautes d’orthographe, publié en 2011 : http://www.lefigaro.fr/emploi/2011/01/18/01010-20110118ARTFIG00768-les-recruteurs-tolerants-avec-les-fautes-de-francais.php
2- Article scientifique de Christelle Martin Lacroux, sur l’effet des fautes d’orthographe dans le processus de recrutement : https://www.researchgate.net/profile/Christelle_Martin_Lacroux/publication/301559333_Quel_effet_des_fautes_d’orthographe_sur_la_decision_de_preselection_des_dossiers_de_candidature_Les_lecons_d’une_analyse_mixte_aupres_de_536_recruteurs/links/5719e5ab08ae986b8b7b3d82.pdf
3- Article scientifique de Elzbieta Gajewska, « Préparer à communiquer par écrit dans l’entreprise : courrier traditionnel vs courrier électronique », publié en 2016 : http://journals.openedition.org/pratiques/3231
4- Article de Parlons RH, sur les conséquences de l’orthographe en entreprise, publié en 2017 : https://www.parlonsrh.com/orthographe-entreprise-quand-systeme-faute/